....Qu’est-ce qu’il pourrait être ? Et comment attendait-il tout ce temps d’être pris par les autres, puisque lui-même ne savait pas ce qu’il est ? Et à qui demander pour le savoir ? A qui ? A qui ? A qui ?
C’était un livre seul, dans la dernière bi- bliothèque, sur l’étagère du haut, quelque part à droite. Un livre – peut-être le seul dans toute la librairie, la plus grande librairie de la ville – qui ne savait pas lire.
Et les lettres qu’il portait dans ses pages, jolies lettres, calligraphiques, ne lui disaient rien.
Rien du tout.
Les lettres, vous voyez, ne parlent jamais qu’à ceux seulement qui savent les lire.
Les lettres sont si, mais si orgueilleuses !
* *
Si au moins il connaissait son titre. Rien d’autre. Seulement son titre ! S’il comprenait, soit, que c’est un livre ennuyeux sur les causes de la chute des cheveux. Un livre, soit, pour mathé-maticiens collectionneurs. Un quelque chose !
Rien. Un drame. Il n’existait aucun moyen. Il n’existait personne pour l’aider. C’était un livre, un livre seul, à l’extrémité d’une librairie, à l’extrémité d’un monde, d’une galaxie de livres sans importance.
Un livre au sommet de lettres sans aucun sens....
(...L’histoire se trouve en entier en anglais...)